En tant que chroniqueurs, cela fait maintenant plus de 10 ans que nous suivons Chris Weeks, assurément l'un des musiciens les plus souvent plébiscités dans nos pages au fil de la décennie écoulée. L'un des plus sous-estimés aussi, malheureusement, que ce soit sous son propre patronyme avec une multitude d'albums et d'EPs à la croisée d'un drone irradié et d'une ambient onirique et scintillante, en tant que Kingbastard dans une veine plus proche de l'electronica/IDM voire d'une techno expérimentale, ou encore sous le nom Myheadisaballoon qui lui permet de flirter davantage avec la pop et le psychédélisme. Pour faire court, imaginez si Primal Scream, Autechre et Brian Eno étaient une seule et même personne et vous aurez une petite idée de la créativité du bonhomme... autant dire que son manque de reconnaissance nous apparaît toujours aussi aberrant. Pour cette nouvelle sortie que nous sommes fiers de diffuser en exclusivité, le producteur britannique endosse encore une nouvelle identité... du moins en quelque sorte. Alors, pourquoi WEEKS ? Probablement parce que ce "WXY" ne correspondait véritablement à aucun des alias sus-mentionnés : trop ambient pour Kingbastard, trop minimaliste pour Myheadisaballoon, trop brut de décoffrage peut-être pour tout simplement le signer Chris Weeks ou le rattacher à l'apparemment éphémère C\/\/\/\ et à sa fragile électronique de chambre. Avec ses imposantes nappes de hiss, de textures mouvantes et de bruit statique, ses synthés brumeux, ses drums syncopés et autres rythmiques glitchées, ce nouvel opus sonne particulièrement spontané, un trait dominant de la musique de Chris Weeks ces dernières années. "WXY" paraît organique et pourtant abstrait, aussi massif que délicat, ample et intime à la fois. Ludique aussi par moments, mais toujours empli d'anxiété et d'instabilité... autant de paradoxes et d'apparentes contradictions qui en font une sortie captivante et un chef-d'oeuvre de plus à mettre au crédit du musicien anglais.

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ENGLISH VERSION

As music reviewers, we've been following Chris Weeks for more than 10 years now and can easily count him as one of our most praised artists of the 10s. Among those, he might as well be one of the most underrated, whether under his birth name with numerous albums and EPs of radiating drone and dreamlike scintillating ambient, his Kingbastard moniker exploring territories closer to electronica, IDM and experimental techno, or as Myheadisaballoon, showcasing more pop and psychedelic elements. In short, imagine if Primal Scream, Autechre and Brian Eno were all one and the same person, and you'll get an idea of the man's creativity... suffice to say that his lack of recognition still comes as a shock to us at IRM. For this new release, that we are proud to share digitally as an exclusive, the UK producer takes on yet another alias, or so to speak. So, why WEEKS ? Probably because "WXY" didn't exactly belong to any of his aforementioned identities : too ambient for Kingbastard, too minimalistic for Myheadisaballoon, too raw maybe for simply signing it Chris Weeks or make it fit with the apparently short-lived C\/\/\/\ project and its fragile chamber electronics. With massive layers of hiss, static and instable textures, hazy synths, syncopated drums and glitchy rhythms, this new album sounds very much spontaneous, which has been a dominant trait of Chris Weeks' music of late. It feels organic and yet abstract, as much delicate as it is hefty, vast and intimate at the same time. Sometimes playful as well, but always filled with anxiety and unstability... so many paradoxes and seeming contradictions that make "WXY" quite captivating, another peak in Chris Weeks' substantial body of work.