1. |
Que tu me dises
03:52
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Dis-moi, dis-moi,
Tout de suite il faut que tu me dises,
Comment je vise droit
Quand j’ai les yeux qui brillent.
Dis-moi, dis-moi,
Tout de suite il faut que tu me dises,
Quand je parle tout bas
Si j’ai l’air de médire.
Dis-moi, dis-moi,
Tout de suite il faut que tu me dises,
Combien de lieux déjà
Ont perdu la maîtrise,
Et se sont désertés, recouverts des poussières
De leurs propres regrets, de leur propre misère,
Combien de lieux déjà.
Dis-moi, tout de suite, dis-moi,
Maintenant il faut que tu me dises,
Comment ça se fait que là-bas
Ils n’ont plus de chemises.
Dis-moi, dis-moi,
Tout de suite il faut que tu me dises,
Comment je me divise,
Pour être ici et là.
Dis-moi, dis-moi,
Tout de suite il faut que tu me dises,
Ce temps où nous disions,
Ce n’est que partie remise,
Est-il toujours vivant, vibrant sous nos paupières,
Ou bien n’est-il vraiment plus à l’ordre du jour,
Ce temps où nous tenions.
Ce temps où nous tenions l’espoir entre nos mains,
A la force des chants, à la force des reins,
Ce temps auquel nous tenions, Le temps que tu me dises,
Que je fasse mes valises, Plus rien ne me retient,
Il faut que tu me dises Si le temps incertain
S’améliore demain, il faut que tu précises,
Tu me connais si bien, toi ma vieille chemise,
On a fait du chemin, il faut que tu me dises…
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2. |
Palindromes
04:25
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Des sourcils dans le ciel, Volatiles tangentiels,
Illuminent le plan bleu, Si graciles qu’on s’émeut.
Sous les ombres des vieux pins, Dans l’aisance du matin,
On s’étire, on se prend A maudire le boucan.
C’est qu’on l’aime le bordel, La chamaille, l’étincelle.
Quand on est coude à coude, qu’on se tient en un corps,
On pourrait en découdre, à la vie à la mort.
Mais là le cul sur le calcaire, on se prend à se taire.
Il faut bien qu’on nous pardonne
On est fait de palindromes
Quand ça monte, faut qu’ça descende,
Que ça prenne le temps de comprendre,
Je le dis sans vergogne, faut accepter ce que nous sommes.
On est vieux, on est vieux.
On secoue un peu les miettes, Les fourmis seront y faire.
Les articulations peinent, Le sang a du mal à bouger.
Il va bien falloir s’extraire De ce havre de paix.
Retrouver la misère, De nos rues goudronnées.
On va fouler la terre, Jusqu’à se retrouver
Au parking près de l’artère, et tout recommencer.
On est attendu dans la sphère, on va y retrouver,
Nos amis, nos galères, tout ce qui nous fait vibrer.
Il faut bien qu’on nous pardonne
On est fait de palindromes
Quand ça monte, faut qu’ça descende,
Que ça prenne le temps de comprendre,
Je le dis sans vergogne, faut accepter ce que nous sommes.
On est vieux, on est vieux.
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3. |
La tangente
03:50
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Bien sur qu’il faut que je bouge,
Que je tende les bras
En direction des nuages
Que je tende les doigts (x2)
Pour attraper au vol une plume de rossignol.
Bien sur qu’il faut que je bouge,
Que je regarde là-bas,
Derrière la colline,
Ce qui arrivera (x2)
Pour attraper au vol un bout du protocole.
C’est une façon d’être
Ici et au-delà,
Une façon claire et nette
Qu’on ne me la fasse pas.
Qu’importe le malaise,
Puisqu’on y est toi et moi,
En guise de synthèse,
Il faut qu’on bouge de là.
On prendra la tangente,
En se tenant le bras,
Une façon claire et nette
Pour ne pas prendre froid.
Qu’importe le malaise,
On s’accompagnera
De quelques ritournelles,
Il faut qu’on bouge de là.
Bien sur qu’il faut que je bouge,
Que je sorte du bois,
Que j’laisse parler la poudre, (la foudre)
Une première fois (x2)
Extirper les fantômes malgré les hématomes.
Bien sur qu’il faut que je bouge,
Sans le dire tout bas.
Que j’aime à en découdre,
Le poing serré comme ça (x2)
Prenant à bras le corps le serpent qui me mord.
C’est une façon d’être
Ici et au-delà,
Une façon claire et nette
Qu’on ne m’enlise pas.
Qu’importe le malaise,
Puisqu’on y est toi et moi,
En guise de synthèse,
Il faut qu’on bouge de là.
On prendra la tangente,
En se tenant le bras,
Une façon claire et nette
Pour ne pas prendre froid.
Qu’importe le malaise,
On s’accompagnera
De quelques ritournelles,
Il faut qu’on bouge de là.
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4. |
Le souffle court
04:13
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Pour tourner en rond nous y sommes, Sans le rendre monotone,
Une masse qui papillonne, Ensemble, n’évoque pas demain,
Juste un délai pour rien.
L’armature qui s’effondre, Sans que nous soyons aphones,
Jusqu’à combien de décombres, Enfin, n’évoque pas demain,
Juste un délai pour rien.
Des gamins qui abandonnent, Rien de pire que le symptôme
d’une démission atone, Même si, n’évoque pas demain,
Juste un délai pour rien.
Des silences qui ne résonnent, Plus que dans les hématomes
de nos corps éparpillés au loin, On s’en fait un destin,
Qui donc est au festin…
Tu m’en veux quand j’abandonne,
C’est que j’ai le souffle court,
Tu me verrais parler d’amour
Quand bien même ma bouche saigne.
Que mes doigts sont à la peine
Que mes yeux font des détours
Alors, faut-il faire le mort ?
Encerclés de misanthropes, D’audacieux renards qui roquent
Avant que la partie soit, Malgré, n’évoque pas demain.
Juste un délai pour rien.
Je comprends que tu t’emportes, Dès qu’on veut fermer la porte
A tous les malheurs du monde, D’accord mais, n’évoque pas demain,
juste un délai pour rien.
Tu m’en veux quand j’abandonne,
C’est que j’ai le souffle court,
Tu me verrais parler d’amour
Quand bien même ma bouche saigne.
Que mes doigts sont à la peine
Que mes yeux font des détours
Alors, faut-il faire le mort ?
Alors, doit-on y croire encore ?
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5. |
Hors-la-loi
03:50
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Il manque le sommeil, mais on le met en veille.
On pioche dans des réserves épuisées depuis plusieurs soirs.
Personne ne compte, ni tempo ni parcelle,
Toujours en mouvement aléatoire, les yeux dans le noir.
C’est à l’aveugle, qu’on détruit la manoeuvre.
Nous formons l’entité qui se défait pour mieux se refaire.
Existons-nous vraiment, alors que nous y sommes ?
Nous incarnons le flux continu aux pourtours de la zone.
Un tour de manivelle, et nous voilà
Voleurs de chevaux, mangeur de rats,
Voûtés sur nos selles, couverts de poussières,
Hors-la-loi.
Couverts de cicatrices, du haut jusqu’au bas,
Chacune est une histoire qui se raconte parfois.
Nul ne sait s’il est prêt, personne ne joue ainsi,
Tout a l’air bien trop calme pour qu’on n’ai pas peur de la nuit.
Nos noms sont mis à prix, nous n’en resterons pas là,
Ce soir c’est notre dernier coup, qui donc en reviendra…
Au premier coup de feu, on sait qu’on joue nos vies.
Ce soir c’est notre dernier coup qui donc y restera…
Un tour de manivelle, et nous voilà
Voleurs de chevaux, mangeur de rats,
Voûtés sur nos selles, couverts de poussières,
Hors-la-loi.
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6. |
Les Citousiens
04:33
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On allait dix mille à Citou, Vingt fois cinq mille comme des fous,
Paumés au coeur du Minervois, La main ouverte et la joue fraîche.
On allait dix mille à la pêche, La bouche irriguée par une sèche,
L’oeil aux abois, le ventre dur, Le doigt trempé dans la mixture.
- On blindait à fond les voitures, Le coffre plein de fioritures,
Et on partait dans la montagne Avec nos six cordes et nos pagnes.
Les packs de douze, les couvertures, Les amertumes et les mixtures,
Les élans de joie les caresses, Les révolutions les compresses.
- On jouait avec trois accords, Reproduisant les plaintes mortes
De tous nos héros à chemise, De nos gueulards neurasthéniques.
On avait la bouche au goulot, On se tapait fort dans le dos,
Sébie te démontait l’épaule En citant Marx et gaudriole.
On s’appelait les Citousiens Et putain on manquait de rien
Dès qu’on se regroupait en meute, Qu’on quittait nos bicoques neutres.
On s’appelait les Citousiens Et on savait taper des mains
Nous étions fous, nous étions dingues, Nous étions proche de la valdingue.
- En arrivant dans le village, Adrien comptait nos bagages
Et on envahissait le lieu Comme des acariens, des pouilleux.
Marc accordait toujours sa basse, Tandis que Matthieu l’air de rien
Rinçait les verres dans un coin. Il était l’heure de la fracasse.
- J‘avais les cheveux en filasse, Et Yannick me mettait la crasse
Tandis que le soleil tapait, En attendant que dans le pré
Guillaume installe les tables basses, Que Matthias râle, que bien nous fasse,
Que notre meute se prélasse, Sans s’emmerder du lendemain.
- Forts dans le flou, fiers de garrigue, Chercheurs d’eau guérisseurs fébriles,
Nous étions à la fois ici Et ailleurs, terres électriques.
Fred pensait devenir batteur, « Dirty Frank » serait notre groupe,
Et Philou donnait de la voix Jusqu’à cracher des décibels.
On s’appelait les Citousiens Et putain on manquait de rien
Dès qu’on se regroupait en meute, Qu’on quittait nos bicoques neutres.
On s’appelait les Citousiens Et on savait calmer les chiens
Nous étions fous, nous étions dingues, Nous étions proche de la valdingue.
- La nuit tombait sur les collines, On s’azimait pour des broutilles
Quand de la cuisine cognaient Les casseroles d’eau salée.
Et on bouffait sous les étoiles Nos pâtes à l’eau comme des diables.
Sébastien remplissait nos verres D’un Minervois sorti de terre.
- Et la tablée monumentale Prenait des airs de martingale,
Les tons montaient jusqu’aux étoiles, En anecdotes, en enfilades,
Jusqu’à l’épuisement des larmes, Jusqu’à ce que nos mâchoires tremblent
Qu’on rende l’âme couverts de cendres, Vidés de mots, enfin !
- On était là comme des chiens, Juste incomplets comme des mâles
Regroupés par une amitié Qu’on ne savait pas bien nommer.
Et allongés sous les étoiles, Avec la voûte qui détalle,
On a glissé dans nos phalanges Un bout d’éternité étrange.
On s’appelait les Citousiens Et putain on manquait de rien
Dès qu’on se regroupait en meute, Qu’on quittait nos bicoques neutres.
On s’appelait les Citousiens Et on n’connaissait pas la fin,
Nous étions fous, nous étions dingues, Nous étions proche de la valdingue.
On était près de la vingtaine, On s’en approchait à grand-peine
En usant nos dernières cartouches, On pensait rester sur la touche.
Les nuits blanches ont un lendemain, On s’est appelé les Citousiens
Et on a partagé des rêves, Des cauchemars des peurs des peines.
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7. |
La traverse
04:22
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Toi qui n’as jamais vu la mer,
Toi qui n’as jamais mis les doigts dans la terre,
Toi qui n’as jamais pris les embruns dans la gueule.
Toi qui n’as jamais vu l’horizon,
Toi qui n’as jamais erré dans la forêt,
Toi qui ne t’es jamais endormi sur la mousse.
Toi qui n’as jamais touché un tronc mort,
Toi qui n’as jamais vu le coeur de l’orage,
Toi qui ne t’es jamais coupé sur une fougère.
Toi qui n’as jamais nagé dans la neige,
Toi qui n’as jamais parlé à une pierre,
Toi qui ne t’es jamais confondu avec l’air.
Je voudrais t’emmener sur la traverse.
La voie qui nous berce, sans jamais s’arrêter, toujours se raconter.
Je voudrais te guider sur la traverse,
La voie qui nous berce, te montrer qui tu es, juste te proposer.
Toi qui n’as jamais pris l’automne
Dans ta main comme une sève qui s’abandonne.
Toi qui n’a jamais pu voir le ciel en entier.
Toi qui n’as jamais écouté la terre
Toi qui n’as jamais senti dans l’atmosphère
Que le vent a changé, qu’il faut se préparer.
Je voudrais t’emmener sur la traverse.
La voie qui nous berce, sans jamais s’arrêter, toujours se raconter.
Je voudrais te guider sur la traverse,
La voie qui nous berce, te montrer qui tu es, juste nous embarquer.
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8. |
La vie sourde
03:56
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L’escarcelle où tu mets ton butin
Bat de l’aile, l’air marin
s’y engouffre comme dans un ravin,
Mais sans doute que demain ...
Toi ta route est sinueuse et sans fin,
Tu déroules ton parchemin.
L’encre coule sans jamais se tarir,
Tu recouvres le mot de la fin.
Gribouilleuse, de tes mains
La vie sourde se réveille
Se dévoile ribambelles.
La vie sourde se révèle
Sans frémir, découvrant son coeur.
Tu tapisses les cailloux de dessins
Tu te doutes qu’il n’y a rien
pour reprendre avec toi ces refrains
Mais qu’importe, mais qu’importe…
Barbouilleuse, de tes mains
La vie sourde se dérouille
Se dévoile ribambelles.
La vie sourde débarbouille
son visage découvrant son coeur.
La vie sourde enfin
Offre un peu du plein
Qui l’habite, qui la tient,
qui l’englobe, tout ce rien
Qui résonne, tout ce lien
qui façonne ce que nous sommes.
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9. |
Le sang froid
04:24
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Ce soir, toi et moi,
Dans une crève, qui nous achève.
Nos bras, soudainement las,
se traînent, anxiogènes.
Ce soir, toi et moi,
le souffle à la peine, à la benne,
comme une flemme, un trépas,
Une rengaine mondaine.
C’est batraciens, que nous sommes,
Le sang froid, qui nous assomme.
Un émoi, joliment monotone,
Nous y sommes, au coeur de l’automne.
Ce soir, toi et moi,
Dans une crève, qui nous emmène
plus bas, à côté du sofa,
Sans dilemme, sans anathème.
Ce soir, toi et moi,
Sans mise en scène, prenant la pleine
Conscience du plat, juste là,
Toi la mienne, moi la tienne.
C’est batraciens, que nous sommes,
Le sang froid, qui nous assomme.
Un émoi, joliment monotone,
Nous y sommes, au coeur de l’automne.
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IRM France
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